LA SITUATION EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

COMMUNIQUE DE PRESSE: LA SITUATION EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Posted by José Luis Gutiérrez Aranda | Fév 13, 2018 | Afrique | 0

Le Réseau Afrique Europe Foi et Justice (AEFJN) est un réseau de plaidoyer des congrégations religieuses de l’Église catholique en Europe et en Afrique.

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DRC – Reuters

Nous notons, avec un cœur douloureux, le climat politique actuel, chargé et inutile, en République Démocratique du Congo. La tension a commencé à la suite du refus du président Joseph Kabila d’organiser des élections à la fin de son mandat en 2016. Il a mis de côté un accord conclu et signé le 31 décembre 2016 sous les auspices de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) à la Saint-Sylvestre pour lui donner l’opportunité d’organiser des élections en 2017. En guise de suivi, le climat politique de la RD Congo et la condition socio-économique des citoyens ont été affectés négativement. Le refus du président Kabila d’organiser des élections en 2017, comme convenu en 2016, et de démissionner, est une violation flagrante du droit du peuple à choisir son chef. Nous considérons le prétendu calendrier des élections du 23 décembre 2018 comme un écran de fumée et un moyen de prolonger le règne du président Kabila.

Nous avons également noté avec une grande préoccupation les autres violations des droits humains RD Congo, contraires à la déclaration du gouvernement Kabila. Selon l’ONU, il y a eu 1176 exécutions extrajudiciaires en 2017; 30% de plus qu’en 2016. Le 31 décembre 2017, le gouvernement de Kabila a ordonné aux fournisseurs de télécommunications de couper les services Internet et SMS à travers le pays avant les manifestations antigouvernementales planifiées. Le 31 décembre 2017, au moins sept personnes ont perdu la vie. Les forces de sécurité ont tiré et blessé des douzaines d’autres alors qu’elles envoyaient des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestations pacifiques organisées par l’Eglise catholique. Au moins 600 personnes sont en prison! Les enlèvements, les meurtres, la torture, le viol et le déplacement de personnes sont devenus une décimale récurrente, portant le nombre de personnes déplacées à 4,25 millions en 2017. La manifestation organisée par l’Eglise catholique le 21 janvier 2018 et soutenue par d’autres communautés chrétiennes et musulmanes dans différentes villes n’a pas eu lieu sans pertes. Rien qu’à Kinshasa, selon des rapports, six personnes ont été tuées par les forces de sécurité, une cinquantaine blessées et plusieurs autres arrêtées. L’histoire n’est pas différente à Goma et Bukavu où, selon des rapports, environ 50 personnes ont été blessées, arrêtées ou tuées. La liste s’allonge encore et encore, mais les attaques de plus en plus violentes contre les travailleurs humanitaires et les forces de maintien de la paix forcent les organisations humanitaires à retarder la livraison de l’aide ou à suspendre leurs activités.

Nous condamnons ces suppressions violentes des droits humains fondamentaux et appelons le président Kabila à faire preuve de retenue, à libérer inconditionnellement tous les prisonniers politiques qui ont été détenus alors qu’ils participaient à des manifestations pacifiques et à organiser immédiatement des élections libres et équitables. Nous affirmons que c’est sa responsabilité constitutionnelle de protéger les vies et les biens du peuple de la RD Congo. Nous recommandons fortement la reconstitution de la Commission électorale du Congo CENI pour inclure les acteurs de la société civile et de l’Église et les autres parties prenantes. Nous condamnons également en termes très forts le projet de loi présenté à l’Assemblée nationale congolaise pour réglementer les ONG et les défenseurs des droits humains. Nous appelons les honorables parlementaires à rejeter le projet de loi et à assumer leur responsabilité de protéger les droits du peuple.

Si nous nous abstenons d’un jugement hâtif sur le silence de l’Union Européenne et des États membres sur la situation au Congo, il n’en demeure pas moins très préoccupant. En conséquence, nous implorons l’UE, ses États membres et la communauté internationale de s’opposer à ce comportement insensé et de tenir le président Kabila pour responsable de ses violations des droits humains. Nous nous félicitons à cet égard de l’utilisation de sanctions ciblées par l’UE et de l’utilisation de moyens supplémentaires, comme le prévoient les lois internationales en vigueur, si les progrès vers une solution pacifique restent insaisissables.

L’UE dispose d’un immense espace pour démontrer son engagement ferme à soutenir la démocratie et la protection des droits humains dans la région. C’est une valeur qui constitue une véritable valeur ajoutée de la coopération européenne par rapport aux autres partenaires internationaux de la RD du Congo. En ce qui concerne le soutien technique au processus électoral, nous demandons à l’UE de réitérer sa volonté de collaborer avec des partenaires internationaux pour s’assurer qu’un plan clair et complet soit mis en place pour financer les élections congolaises et de communiquer largement ce plan. L’UE devrait également être convaincue qu’il existe un calendrier crédible et une volonté politique claire de tenir les élections. L’objectif est de voir qu’un manque de ressources ne fait pas dérailler les plans pour les élections.

Enfin, nous saluons avec beaucoup de gratitude la contribution de l’Union Européenne aux résolutions des conflits et impasses internationaux. Alors que nous attendons l’intervention de l’Union Européenne dans l’impasse qui fait rage dans la République Démocratique du Congo, AEFJN reste attaché à tous les efforts pour accorder à chaque personne humaine les droits inaliénables et continuera inlassablement à exposer les structures économiques et sociales injustes.

Chika Onyejiuwa

Executive Secretary
chykacssp@hotmail.com
http://aefjn.org/en/home/

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Le Réseau Afrique Europe Foi et Justice (AEFJN) est un réseau de plaidoyer des congrégations religieuses de l’Église catholique en Europe et en Afrique. Nous travaillons pour la justice dans les relations économiques entre l’Europe et l’Afrique et notre Secrétariat international est au 174, rue Joseph II, à Bruxelles.

The Situation in the Democratic Republic of Congo

Posted by José Luis Gutiérrez Aranda | Feb 13, 2018 | Africa |

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RDC-Press Release (Reuters)

Africa Europe Faith and Justice Network (AEFJN) is an advocacy network of Catholic Church Religious Congregations in Europe and Africa.

(Press Release – February 13, 2018) We note, with painful hearts, the present charged and unhelpful political climate in the Democratic Republic of Congo. The tension began as a result of President Joseph Kabila’s refusal to organise elections at the end of his mandate in 2016. He has set aside an agreement that was reached and signed on December 31, 2016 under the auspices of the National Episcopal Conference of Congo (CENCO) at Saint-Sylvester to give him an opportunity to organise elections in 2017. As a follow-up, the political climate of DR Congo and the socio-economic condition of the citizens have been adversely affected. The refusal of President Kabila to organise elections in 2017 as agreed in 2016 and to step down from office is a gross violation of the people’s right to choose their leader. We consider the purported scheduling of election on December 23, 2018 a smokescreen and a device to prolong President Kabila’s rule.

We have also noticed with great concern the other human rights violations in DR Congo contrary to the declaration of Kabila government. The UN has it on record that there were 1176 extrajudicial killings in 2017; 30% higher than the record of 2016. On December 31, 2017, the government of Kabila ordered telecommunications providers to cut off internet and SMS services across the country ahead of planned anti-government demonstrations. On December 31, 2017, at least seven people lost their lives. Security forces shot and wounded dozens of others as they fired tear gas to disperse peaceful demonstrations organised by the Catholic Church. At least 600 people are in prison! Kidnapping, killings, torture, rape and displacement of people have become a recurrent decimal, bringing the record of displaced people to 4.25 million in 2017. The protest called by the Catholic Church on January 21, 2018 and supported by other Christian and Muslim Communities in different towns did not take place without casualties. In Kinshasa alone, six people were reportedly killed by security forces, about 50 wounded and several others arrested. The story in not different in Goma and Bukavu where about 50 people were reported wounded or arrested or killed. The list goes on and on, but the height of it is the increasingly violent attacks against aid workers and peacekeeping forces thus forcing humanitarian organisations to delay the delivery of aid or suspend their activities.

We condemn such violent suppressions of Fundamental Human Rights and call on President Kabila to show restraint, release unconditionally all political prisoners who were detained while engaged in peaceful protests and organise free and fair elections immediately. We affirm that it is his constitutional responsibility to protect the lives and properties the people of DR Congo. We strongly recommend the reconstitution of the Congo Electoral Commission CENI to include the Civil Society and Church actors and the other stakeholders. We also condemn in very strong terms the draft law introduced in the Congolese National Assembly to regulate NGOs and Human Rights Defenders. We call on the honourable lawmakers to throw out the draft law and live up to their responsibility to protect the Rights of the people.

While we refrain from a hasty judgement about the silence of the European Union and Member states on the situation in Congo, it is nonetheless very worrisome. Accordingly, we implore the EU, its Member States and the international community to stand up against this senseless behaviour and hold President Kabila accountable for his Human Rights abuses. We welcome in this regard, the use of EU-targeted sanctions, and considerations of employing additional means, as provided by extant International laws if progress towards a peaceful solution remains elusive.

A huge space is available to EU to demonstrate its firm commitment to supporting democracy and the protection of human rights in the region. It is a value that constitutes a truly added value of European cooperation in comparison to the other international partners to Congo DR. Regarding technical support for the electoral process, we call on the EU to reiterate its willingness to collaborate with international partners to ensure that a clear and comprehensive plan is put in place to finance the Congolese elections and to communicate this plan widely. The EU should also be satisfied that there are a credible timeline and a clear political will to hold the elections. The aim is to see that a lack of resources does not derail the plans for the elections.

Finally, we commend with high regards the input of the European Union in the resolutions of international conflicts and impasses. While we await the intervention of the European Union in the raging standoff in the Congo DR, AEFJN remains committed to all efforts to accord every human person the due inalienable rights and will tirelessly continue to expose unjust economic and social structures.

Chika Onyejiuwa
Executive Secretary
Africa Europe Faith and Justice Network
chykacssp@hotmail.com
http://aefjn.org/en/home/
Document in pdf
Africa Europe Faith and Justice Network (AEFJN) is an advocacy network of Catholic Church Religious Congregations in Europe and Africa. We work for justice in the economic relations between Europe and Africa and our International Secretariat is at 174, Rue Joseph II, Brussels.